Le Briançonnais, pays montueux et très-circonscrit, ne mérite pas moins, malgré son exiguité, une part importante dans l'histoire de la féodalité, par la constitution spéciale de sa noblesse et par l'indépendance de son régime municipal.
Accoutumés à une vie dure et presque sauvage, les premiers habitants des Alpes briançonnaises devaient être difficiles à dompter et façonnés de bonne heure, sinon à des idées, du moins à des habitudes d'une large liberté. Aussi quand Jules César fit la conquête des Gaules, il ne réduisit pas cette petite contrée en province romaine, avec le reste du pays des Allobroges. Il avoue dans ses Commentaires, comme le remarque Chorier (Hist. du Dauphiné, t. I, p. 287), qu'il se borna à s'ouvrir un passage à travers ces populations hostiles.
Le Briançonnais continua donc de former un petit État, composé de douze cités, sous l'autorité du brave roi Cottius, qui donna son nom à cette partie des montagnes, d'où on l'a étendu à toute la chaîne des Alpes dites Cottiennes, depuis le mont Genèvre jusqu'à la mer de Ligurie.
A la mort de ce prince, ses Etats furent annexés par Néron à l'empire romain, mais à titre de pays ami ou allié et non de conquête; on leur laissa les plus grandes prérogatives attachées aux municipes romains. Le peuple s'administrait lui-même par ses élus, librement et sans l'intervention de fonctionnaires étrangers. Tous les Briançonnais payant un certain cens étaient membres de la curie, où l'on procédait à l'élection des magistrats.
Lorsqu'au temps de la décadence de l'empire, sous l'influence des invasions des barbares, les institutions municipales disparurent complètement dans le nord des Gaules et subirent de grandes transformations dans le midi, l'indépendance et l'autonomie des Briançonnais ne ressentirent que de légères atteintes. Ces Alpes sont trop élevées, trop froides, trop stériles pour séduire des envahisseurs. Elles ne pouvaient être à leurs yeux ni la nouvelle patrie qu'ils rêvaient, ni la terre promise que les chefs leur avaient fait espérer. S'ils s'y arrêtèrent, ce ne fut pour eux qu'un séjour temporaire, une sorte d'étape, d'où ils reprirent plus violemment leur course vers le beau ciel de l'Italie, après avoir levé quelques contributions, recruté quelques auxiliaires.
Trois ou quatre vaillants capitaines, venus au Xe siècle pour aider à expulser les Sarrasins du Dauphiné, voulurent retenir, à titre de récompense ou de bénéfice, des portions de territoire. Ce furent les auteurs des maisons des Allemans, des Audiffret, des Lombard, etc.; un d'eux, nommé Arduin ou Ardoin, en latin Arduinus, originaire du Piémont ou de la Lombardie, s'empara de biens situés dans le Briançonnais. Mais le monastère d'Oulx s'opposa à cette spoliation et réduisit ses envahissements à d'étroites limites.
La maison de Bardonnèche ou Bardonnenche, dont nous avons donné plus haut la notice, et à propos de laquelle nous est venue la pensée d'écrire le présent article, est presque la seule qui paraisse avoir pu établir une juridiction féodale importante dans quelques parties du Briançonnais; mais ce fut surtout dans celles dont le versant regarde l'Italie, et qui ont été cédées au roi de Sardaigne par le traité d'Utrecht en 1713. Encore les seigneurs de Bardonnèche ne s'appelaient-ils que coseigneurs et ne tenaient-ils qu'en parerie du dauphin cette terre et les fiefs de Rochemolle et Béollard, auxquels furent ajoutés Névache en 1282 et la Bastie de Vallouise en 1284, par des actes d'inféodation du dauphin Jean.
Ainsi, tandis que la féodalité resserrait de plus en plus le reste de la France dans son vaste réseau, le Briançonnais, "ce pays, dit M. de Ladoucette, où la liberté est indigène et vivace comme les mélèzes", protégé par ses montagnes et sa pauvreté, sauva son indépendance et son existence municipale. Si, pour éviter ou terminer des dissensions intestines, ou pour se rapprocher du régime qui dominait alors dans toute l'Europe, la petite république des Alpes cottiennes se plaça, au XIe siècle, sous la suzeraineté des dauphins, ce fut de sa propre volonté et en sauvegardant ses franchises et ses libertés.
Lors de l'inondation de 1249, les archives de Grenoble ayant été détruites, le dauphin Guigues le Jeune voulut, pour prévenir ou terminer toutes difficultés avec ses vassaux, obtenir le renouvellement de ses titres, et faire procéder dans tous ses Etats à des reconnaissances générales par des enquesteurs, de 1260 à 1267. Il résulte des registres relatifs au Briançonnais, que le dauphin qualifié comte ou prince de ce pays avait plein domaine et seigneurie directe sur toute la contrée. A peine quelques fiefs ou alleux étaient-ils tenus en parerie par des coseigneurs ou des francs tenanciers. Tous les habitants étaient ses hommes liges au même degré, jouissant eux-mêmes des droits féodaux personnels, tels que ceux de port d'armes, de chasse, de pêche, etc.
Humbert II ayant voulu, en 1337, constater de nouveau ses droits, fit procéder au dénombrement de ses vassaux, à l'inventaire de ses propriétés et à de nouvelles reconnaissances. Cette opération s'exécuta facilement dans presque tout le Dauphiné; mais elle rencontra la plus vive résistance dans le Briançonnais, dont les habitants craignaient de voir toucher à leurs franchises ou priviléges. Les commissaires du dauphin durent se contenter d'un recensement général des vassaux et des propriétés. On retrouve l'analyse d'une partie de ce travail dans l'inventaire des archives de la chambre des comptes, dont il existe plusieurs copies manuscrites, et un assez grand nombre des originaux font partie des archives royales de Turin, par suite de la cession des vallées françaises.
Il est à remarquer que le dauphin avait acquis par rachat, en 1332 , la plus grande partie de la seigneurie de Névache, et par échange, en 1333, celle de Bardonnenche. Il se trouvait donc presque seul suzerain en présence des communautés briançonnaises, avec lesquelles il fut obligé de traiter.
Une transaction solennelle intervint entre eux, le 29 mai 1343, en présence de l'évêque de Grenoble, des membres du conseil delphinal et de plusieurs autres personnages notables. Par cet acte, le dauphin reconnut ou confirma des franchises de toute espèce, qui emportèrent l'aliénation d'une partie de sa suzeraineté. On a prétendu, pour l'expliquer, que les députés du Briançonnais avaient habilement agi sur l'esprit d'Humbert II par des présents d'argent; mais les larges immunités dont avaient toujours joui le pays et l'esprit juste et même pusillanime du prince, qui méditait déjà la cession du Dauphiné à la France, durent être des motifs bien suffisants pour une semblable transaction.
Presque toute la portion féodale ou seigneuriale de l'autorité du dauphin fut anéantie, et la partie administrative ou gouvernementale qui lui resta fut exercée par les élus du pays, conjointement avec lui. Aussi, en tête du recueil de leurs libertés, ils mirent ce titre: "Cession et transport à perpétuité aux communautés briançonnaises de tous les droits féodaux, seigneuriaux, tailles, offices politiques et autres qui appartiennent au Dauphin."Les droits personnels eux-mêmes, tels que port d'armes, pêche, création de francs-bourgeois, possession de fiefs et arrière-fiefs, passèrent aux municipes et devinrent de véritables priviléges communaux.
II n'y eut plus alors, au lieu de la taille, qu'un seul impôt territorial, auquel participèrent également nobles et roturiers. Si l'exemption de cette charge resta acquise à quelques terres (il n'y en avait aucune de cette catégorie dans les communautés de Briançon, de Château-Dauphin, de Névache, de la Salle, de Servières, de Puy Saint-André et de Saint-Chaffrey, au milieu du XVIIIe siècle. (Expilly, Dictionnaire de la France, t. Ier, p. 849.)), ce fut au sol lui-même et non à ses propriétaires qu'elle était attachée. La fameuse maxime, "nulle terre sans seigneur", devint une contre-vérité pour le Briançonnais.
Ainsi l'oeuvre de destruction de la féodalité, qui ne commença pour la France en général que sous Louis XI, par l'union du Roi et de la bourgeoisie, qui se continua sous l'influence du protestantisme au XVIe siècle, du despotisme de Richelieu et de Mazarin au XVIIe siècle, et qui ne se termina que dans les flots de sang de la révolution de 1789, était donc, à cette dernière époque, accomplie depuis plus de quatre siècles et demi dans les vallées briançonnaises. Il ne faut donc pas s'étonner si, tandis que le reste du Dauphiné donnait le signal de la révolution aux assemblées de Romans et de Vizille, elles ne prirent part au mouvement que pour s'y opposer et pour protester d'avance contre tout ce qui pourrait être fait au préjudice de leurs intérêts et de leurs priviléges. Ce n'était point par un esprit de réaction, mais par la crainte de voir compromises les libertés dont elles jouissaient depuis tant de siècles.
Si en plusieurs circonstances la condition sociale des Briançonnais paraît avoir été assimilée à celle des autres habitants du Dauphiné, c'est qu'en prenant des mesures générales pour toute la province, on avait négligé de faire une exception pour ce petit pays, ou que, par une tendance dont nous retrouvons plusieurs fois des exemples, les Dauphins ou les rois de France cherchèrent à le ramener au sort commun. Mais chaque fois l'autorité du souverain rencontra une résistance avec laquelle on fut obligé de composer et qui sortit toujours victorieuse de cette lutte.
Quant au service militaire, d'après les reconnaissances du XIIIe siècle, tous les nobles du Dauphiné devaient à leur seigneur suzerain des chevauchées ou cavalcades, cavalcata, ainsi nommées parce que les gentilshommes servaient à cheval, et les roturiers marchaient aussi tous en personne et à leurs frais, mais seulement dans l'intérieur du Dauphiné, sauf le cas d'une guerre delphinale.
Bien plus avantagés encore, les Briançonnais, placés sur les confins de la France et de l'Italie, au milieu de montagnes presque inaccessibles, impraticables à la cavalerie et à l'artillerie, furent chargés spécialement de la défense de leurs marches ou frontières. Si on continua de les convoquer aux chevauchées, ce fut pour les appeler à servir dans l'étendue seulement du bailliage, au dehors ils ne fournirent plus qu'un contingent de cinq cents clients entretenus à leurs frais. La petite armée qu'ils formaient suivait le drapeau de Briançon, Vexillum burgi Brianconnii, sous l'uniforme militaire municipal.
Lors de l'établissement en France d'une armée permanente, d'un service régulier, les Briançonnais furent exemptés du tirage à la milice, et les jeunes gens eux-mêmes qui avaient quitté momentanément le pays recevaient de la municipalité de Briançon une carte d'exemption pour leur nouvelle résidence.
La noblesse et la bourgeoisie faisaient ainsi le même service militaire, et cet état de choses acheva de confondre les deux classes, entre lesquelles s'était effacée déjà toute ligne de démarcation par l'abolition du servage et de la taille, l'extension de la qualité de francs bourgeois, la soumission à l'impôt territorial. Deux opinions se sont formées à ce sujet: l'une prétend qu'il n'y eut plus de noblesse; l'autre, que tous les habitants du Briançonnais étaient nobles. Cette dernière n'est pas mieux fondée que la première, quoiqu'elle soit constatée authentiquement par une ancienne annotation placée à la fin du grand registre ou cadastre de Briançon, en ces termes: "Après que le seigneur daulphin eust affranchi et ennobli les bourgeois de Briançon."
Les charges et les avantages féodaux ayant été abolis, la noblesse du pays ne continua pas moins de subsister; mais elle ne fut plus qu'une distinction honorifique et héréditaire, appartenant à tous les rejetons des anciennes familles, sans aucun intérêt pour elles de former un ordre social à part.
Les maisons nobles étant ainsi privées de leurs priviléges utiles, les unes s'expatrièrent, comme les Bardonnenche, qui descendirent dans le Trièves, comme les Emé (de Marcieu), les Ambrois ou des Ambrois, les Ardouin, les Bérard, les Bermond, les Bompart, les Borel, les Chabart, les Isoard, les Monier, les Rochas (Aiglun), les Rous (de la Mazelière), les Tholozan, qui se répandirent dans l'Embrunois, le Graisivaudan, la Provence et le Lyonnais. Elles allèrent chercher un sol où les avantages féodaux existaient encore; et où l'on n'était pas en contact avec une population fière de son indépendance et se prétendant aussi noble que les gentilshommes.
Les autres restèrent dans le pays, mais elles s'y confondirent avec les bourgeois, qui jouissaient des mêmes avantages qu'eux, et dont ils ne se distinguaient plus que par les souvenirs historiques et par l'ancienneté de leur origine. Elles n'y étaient tolérées qu'à la condition d'y taire et même d'y dissimuler l'espèce de supériorité à laquelle ils auraient pu prétendre. Il faut bien le remarquer, ce ne fut pas la noblesse qui dérogea et descendit vers la bourgeoisie; ce fut celle-ci qui s'éleva jusqu'à la première et qui prétendit effacer toute distinction de classe dans le pays. L'anoblissement y était proscrit comme un attentat à la dignité et aux franchises de tous.
En 1664, quelques Français obtinrent des lettres de noblesse du roi Louis XIV, à l'occasion de son avénement. Jean Prat, bourgeois de Briançon, fut de ce nombre. Mais cet anoblissement, dont le pays n'offrait aucun précédent, souleva la réprobation générale. La communauté de Briançon se hâta de s'assembler et de formuler une protestation pour empêcher que les lettres patentes fussent entérinées. Vainement Jean Prat offrit de renoncer, par une déclaration solennelle, à tous les avantages nobiliaires dans le Briançonnais et de n'en user que hors du pays. L'irritation de ses compatriotes fut telle que la foule se porta devant sa maison pour la démolir. Il n'eut d'autre moyen d'apaiser cette émotion populaire que de se désister de ses lettres de noblesse et de les remettre aux consuls, qui le firent débouter de leur entérinement par un arrêt du Parlement de Grenoble du 8 mai 1645.
La noblesse briançonnaise, décimée par les extinctions, les émigrations et les fusions, n'eut donc aucun moyen de se recruter pour remplir les vides. Le nombre de ses membres diminua rapidement. L'Histoire du diocèse d'Embrun, par le curé Albert, tome Ier, page 264, et celle de monseigneur Depéry, page 530, parlant des familles nobles qui au XIIe siècle étaient habituées à la salle, disent : "On comptait en ce lieu les Bérard, les Gravier, les Jomard, les Bompard, les Ardouin, les Monier, les Borel, les Rabi et beaucoup d'autres." Si cette petite localité possédait autant de noblesse, combien proportionnellement devait-il y en avoir dans la totalité des vallées briançonnaises! En effet, lors de la révision des feux de 1339, le nombre des nobles qui y figurèrent ne s'élève pas à moins de trois ou quatre cents. En.1519, le dénombrement des maisons nobles du Dauphiné, fait par ordre de François Ier, n'en signale plus que quinze pour le Briançonnais. Plusieurs sans doute négligèrent de faire valoir des droits qui ne leur offraient aucun avantage matériel. Mais, malgré cela, le chiffre de quinze est si petit qu'il ne permet pas de révoquer en doute que les rangs de la noblesse briançonnaise n'eussent été largement décimés. Nous regrettons de n'avoir pu retrouver l'original ou même une copie de cette liste avec les noms.
"Depuis cette époque, ajoute le curé Albert en 1783 (Histoire du diocèse d'Embrun), ces familles se sont éteintes insensiblement, ou elles sont allées s'établir dans d'autres pays; de sorte qu'il n'y a plus guère d'autre noblesse que celle qui consiste dans les sentiments." C'est pour cela sans doute qu'en 1788 on n'a pas cru devoir convoquer à part le corps de la noblesse du Briançonnais pour nommer un député aux Etats de la province; mais il faut noter que ce fut M. Grand de Champrouet, l'un des principaux nobles du pays, que l'élection a choisi pour député suppléant du tiers état à l'Assemblée constituante. Le régime municipal et les franchises et libertés consacrées par la charte de 1343, l'organisation de la milice, la répartition proportionnelle de l'impôt, mis à la charge réelle des immeubles par un cadastre rigoureux, expliquent suffisamment cette disparition presque complète de la noblesse, sans qu'il soit besoin d'en chercher ailleurs les motifs, comme l'ont fait quelques écrivains.
Le dernier relevé détaillé des nobles du Briançonnais parvenu jusqu'à nous étant celui de 1339, nous croyons devoir publier ici celle de ces listes qui existent à la Bibliothèque impériale.La plupart des familles y étant représentées par plusieurs rejetons, nous avons mis à la suite de leurs noms, afin d'éviter des répétitions inutiles, le nombre des membres qui y ont figuré, et comme souvent l'orthographe de ces noms s'y trouve sous des formes différentes, nous avons adopté la plus générale et la plus usuelle.Nobles du bourg de Briançon portés dans le recensement du 28 mai 1339 (Inventaire des archives de la chambre des comptes de Grenoble, reg. du Briançonnais, f° 290): Alloys 3, André, Atenolphe 3, Baile 5, Bardonnenche, Bérard 3, Béraud 2, Bermond 9, Bonnet, Chanoise, Charbonnel 6, Donné, Écrivain, Garin, Grand 2, Gravier 2, Guibert 4, Guidian, Joffrey 4, du Jour, Mouche, Nagy, Pons, Rage 4, Reymbaud 3, Reymond, Rodet 4, Rive 6, Rougier, la Sale 5, Tholozan.Nobles de Château-Dauphin portés dans le recensement de juin 1339 (Ibidem, f° 402): Aste 11, Baudouin 2, Bazon, Bérard 3, Bonnabel 4, Canal, Chaix, Chalmet 5, Fabry, Falcon 8, Fraise, Jansane, Jarsoud 4, Laurens, Leydieu 2, Morel 3, Neyvard, Préclos 4, Reynard, Rode 12, Romagne, Rouge, Rous 2, Susiane.Nobles de Queyras portés dans le recensement du 12 juin 1339 (Ibidem, f° 618): Albert 6, Armand 2, Bérard, Bertrand, Chastel, des Combes 4, Donzel, Fenoul, Lençon, Martin 3, Molins 2, Niel, Odon 4, Queyras 7, Rage 2, Rambaud, Ribaud, Rostaing 2.Nobles de Queyrières compris dans le recensement du 28 mai 1339 (Ibidem, f° 674): Bermond, Brun, Daurelle 3, Daye 3, Giraud 2, Isoard, Laval 3, la Luzerne 4, Lençon, Montorcier.Nobles de Vallouise compris dans le recensement du 28 mai 1339 (Ibidem, f° 820): Agnès ou Agnel 2, Baile 2, Bermond, Brun, Daurelle 3, Laye 3, Giraud 2, Laval 10, la Luzerne, Montorcier 3, Veneyrie 2.A ces listes de nobles compris dans les recensements de 1339, c'est ici le lieu d'ajouter quelques nomenclatures de ceux qui ont prêté hommage au Dauphin. En juillet 1332, à Briançon (Inventaire des archives de la chambre des comptes de Grenoble, f° 182): Agnel 2, Auruce, Cézanne, Daurelle, Isoard, Laval 3, Montorcier, Nenère, Rous; en 1334, à Bardonnenche (Ibidem, f° 5) : des Ambrois, Bardonnenche 26, Bermond 2, Chaix, Chatelard, Eaublanche (en latin, Aquablanca) 2, Montfort, Névache, Ruffier, Vaulserre; en juin 1334, à Vallouise (Ibidem, f° 741): Aste ou Asti 4, Beroard, Beto, Bonadone, Falcon, Morel, Rous 3;en 1364, Jean de Aquablanca; en 1374, Humbert de Aquablanca, son fils (f° 14, verso); en 1389, Antoine Tolozan; en 1394, Antoine Guiffrey (f° 188); en 1413, Aynard et Louis de la Sale, Viet, Charbonel, Pierre Bérard et Jean Joffrey (f° 196); en 1417, Guigues Athénolphe de Prunières; en 1420, Guigues et Jean Borel (f° 261); en 1443, Michel et Antoine de Charbonnel; en 1452, Michel et Jean Rogiers; en 1478, Beneyton , Gabriel et Perceval Ambrois ou des Ambrois (f° 31); en 1481, Peyron de la Luzerne (f° 364); en 1494, Jacques de la Luzerne, fils de Peyron (f° 368); en 1530, Claudine Rochette, fille unique de George Rochette d'Exiles (f° 489); en 1534, Jean-Louis Agnan (f° 491); en 1541, Étienne et Jacques Baile (f° 370); en 1542, Aloix Ardoin; le 21 novembre 1549, Antoine Rous (Arch. du marquisat de Saluces, à Turin); le 5 juillet 1555, Jean Bermond (Inv. de la Chambre des comptes, f° 370, verso); le 7 juillet 1555, André Telmont; le 5 juillet 1570, François Ferrus, maître aux comptes de Dauphiné (f° 569); en 1577, Jean Borel, sieur de la Cassette (f° 569, verso); le 14 juin 1612, Claude, Jean, Guillaume et Urbain Mergnian (f° 790); le 1er décembre 1616, Henri de Ferrus (f° 571); en 1618, Bertrand Brunicard, fils de Guillaume (f° 573); en 1645, René de Birague, prévôt d'Oulx; en 1684, Antoine et Raymond Baile, frères (f° 397).
André
Borel d'Hauterive
(30 juillet 1812 - 16 mars 1896)
Fils d'André Borel et de Magdeleine Victoire Garnaud, il est le frère du poète romantique Pétrus Borel. Il est un historien, généalogiste, professeur à l'École des Chartes, puis conservateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève.